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trouver une occasion de tourmenter une créature dont elle s’était rassasiée. Justine est condamnée à la peine de quatre cents coups de fouet, portée par le septième article du réglement ; et, quand il lui a mis les fesses en sang, le moine la renconne ; Honorine va chier, puisque Justine ne le peut. L’autre fille de garde, jeune poulette de quinze ans, est enfilée peu après ; elle chie ; accoutumée à ce saint devoir, elle n’a garde d’y manquer. Sylvestre les fout, les soufflette toutes trois, mais ce n’est que dans le con de Justine qu’il veut décharger : il est aisé de voir qu’elle seule l’occupe avec le plus d’empire. La dernière fois qu’il en jouit, c’est en levrette ; il examine en l’enconnant ainsi la marque dont elle est flétrie. Que j’aime ce signe, s’écrie-t-il ! mais je l’aimerais mieux l’ouvrage de la justice que celui du libertinage ; imprimé par la main du bourreau, je banderais bien mieux en le baisant. Insigne fripon, lui dit Honorine qui connoissait mieux que personne le ton et les propos qui pouvaient plaire à ce libertin, comment se peut-il que l’infamie puisse délecter ? C’est que rien n’est délicieux comme l’infamie, dit Sylvestre en se retirant et s’asseyant pour pérorer entre la fille de