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le moine ; Justine l’y conduit, en le menant par le vit ; il bande, il sacre, il blasphême, ses yeux ressemblent à deux fournaises, sa bouche écume ; il est effrayant : Eléonore est étendue par lui sur un chevalet, dont les ressorts lui tendent les bras et les jambes, au point de les lui disloquer : elle ne nomme personne. Le supplice change ; tout son corps est frotté de lard : on l’expose ainsi devant un feu terrible ; pendant qu’elle y grésille, Jérôme, sodomisé par les trois fouteurs, ne cesse de tenir Justine enculée ; même silence, et la malheureuse victime est retirée à moitié rôtie. Allons, dit Jérôme, qu’aidaient avec délices les trois fouteurs dans ses sanguinaires opérations, il faut essayer autre chose. La victime est placée, suspendue par des cordes, entre deux plaques d’acier, garnies de pointes qui se ressèrent l’une sur l’autre, ou s’écartent à volonté. Ce n’est d’abord qu’avec la plus extrême modération que l’on use de ce terrible moyen ; mais quand Jérôme voit qu’il n’arrache rien à l’accusée, les plaques se rapprochent avec une telle violence, que la pauvre fille, transpercée à-la-fois dans mille endroits de son corps, jette des cris qui s’entendraient d’une lieue. Je vais donc la con-