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s’agit, se mettent à quatre pattes au milieu de la chambre, les reins élevés le plus possible ; elles disent à Justine de les imiter ; la malheureuse le fait ; le moine monte sur Amande ; et, les voyant alors toutes trois, bien à sa portée, il leur lance des coups furieux sur les appas qu’elles présentent. Comme, par cette posture, elles offrent, dans le plus grand écart possible, cette délicate partie qui les distingue des hommes, le barbare y dirige ses coups ; les branches longues et flexibles du fouet dont il se sert, pénétrant dans l’intérieur avec plus de facilité que les verges, y laissent des traces profondes de sa rage ; tantôt il frappe sur l’une, tantôt ses coups se lancent sur l’autre. Aussi bon cavalier que fustigateur intrépide, il change plusieurs fois de monture, en observant de frapper aussi bien, aussi fortement, celles qui sont sous sa main, que celles sur les reins de laquelle il est. Les malheureuses sont excédées ; les titillations de leurs douleurs sont si vives, qu’il leur devient presqu’impossible de les supporter. Levez-vous, leur dit-il alors en reprenant ses verges ; oui, levez-vous, et craignez-moi. Ses yeux étincellent, il écume. Également menacées sur tout le corps, ces pauvres filles l’évitent ; elles courent, comme