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pris cette fois par Justine, avec le projet de la soumettre à ses plaisirs ordinaires, n’avait pourtant, quelque quantité d’enfans qu’elle pût lui donner, nulle envie de lui rendre une liberté dont elle eût pu abuser pour le trahir. À l’égard des imprudences intérieures, comme ces femmes étaient toutes enfermées séparément, et qu’elles ne se communiquaient jamais entr’elles Justine, en subissant le même sort, se trouvait hors d’état de rien révéler. Il n’y avait de danger qu’à sa délivrance, et Bandole était bien fermement résolu à ne la lui accorder jamais.

Nous nous flattons, au reste, qu’on doit s’imaginer facilement que la manière de procéder à l’acte de la jouissance dans un tel homme, devait se ressentir un peu de la férocité de ses goûts ; ne cherchant absolument que son unique satisfaction, de ses jours Bandole n’avait ressenti les feux de l’amour. Une des vieilles garrottait sur la machine celle qui devait passer ce jour-là ; on l’avertissait, il ouvrait la porte du cabinet, se branlait un moment en face du con, invectivait la femme, jurait, haletait, enconnait, poussait de très-grands cris pendant la jouissance, et finissait par beugler comme un taureau à l’instant de