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le supérieur n’a le droit d’entrer dans les sérails ; mais comme ce poste de régent est hebdomadaire, chacun jouit à son tour de ce droit vraiment despotique : rentre-t-il dans la classe des autres, il reprend le privilège tout aussi agréable de faire demander dans sa chambre tel nombre de filles ou de garçons que bon lui semble, pour s’en amuser dans son appartement : c’est à la directrice que cette demande s’établit ; et, comme nous l’avons déjà dit, si les sujets sont au sérail, elle ne peut les refuser sous aucun prétexte que ce puisse être ; la maladie n’est même pas une raison, et l’on voit souvent ces barbares faire demander une malheureuse avec la fièvre, en venant d’être médicamentée, saignée, clistorisée, etc. ; elle a beau dire, il faut qu’elle marche, aucune objection n’est entendue, aucune ne peut la préserver d’obéir. Bien souvent ce n’est que par méchanceté, que par taquinerie qu’ils font demander un sujet ; ils savent bien, ou qu’ils ne desirent vraiment pas la jouissance de ce sujet, ou qu’il est hors d’état de leur servir, mais ils sont bien-aises d’exercer leur autorité… de maintenir la subordination. D’autrefois c’est que réellement ils veulent s’en servir ; alors, ils lui font ce