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barbare, de plus obscène, de plus ignominieux ; soufflets, fustigations, vexations, mauvais propos, jouissances, de quelque nature qu’elles puissent être, il faut qu’elles s’offrent à tout, qu’elles se réjouissent et se glorifient de tout. La plus légère répugnance est aussi-tôt punie de la peine portée à l’article douzième, à laquelle on ajoute deux cents coups de fouet, afin de leur faire voir que, dans cet emploi de filles de garde, elles sont obligées à plus de soumission et de condescendance encore que dans le reste des devoirs journaliers de leur état. Dans toutes les scènes de luxure, ce sont ces filles qui aident aux plaisirs, qui les soignent et qui approprient tout ce qui a pu être souillé. Un moine l’est-il en venant de jouir d’une fille ou d’un garçon, c’est à la bouche de ses filles de garde à réparer le désordre ; veut-il être préalablement excité, c’est le soin de ces malheureuses, elles l’accompagnent en tous lieux, l’habillent, le déshabillent, le servent, en un mot, dans tous les instans, ont toujours tort et sont toujours battues. Aux soupers, leur place est, ou derrière la chaise de leur maître, ou, comme un chien à ses pieds, sous la table, ou à genoux entre ses