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de Justine, et ce fut là qu’Omphale donna à sa nouvelle compagne les intéressans détails que nous allons transmettre au lecteur.

Tu vois d’abord, ma chère amie, lui dit-elle avant que de s’enfermer ensemble, que toutes les cellules sont égales, toutes ont une garde-robe, dans laquelle sont une toilette, un bidet, une chaise percée ; et dans la pièce où l’on couche, toutes ont également un petit lit d’indienne en tombeau, un sopha, une chaise, un fauteuil, une commode, une glace au-dessus, une table de nuit et une chifonnière. Il n’y a pas la moindre différence entre les cellules des garçons et les nôtres ; les lits sont bons, deux matelats et un sommier, deux couvertures d’hiver, une d’été, un couvre-pied, des draps tous les quinze jours ; mais point de feu ; ce grand poêle échauffe tout, et c’est-là que nous nous réunissons : tu vois que les fenêtres sont inaccessibles, à peine ! peut-on s’élever jusqu’à leur hauteur ; y parvient-on, de triples grillages en interceptent jusqu’à l’air ; trois portes de fer closent l’entrée du sérail du côté de la salle du festin, et celle qui communique chez Victorine est également bien fermée la nuit. Il me semble, dit Justine, que tous les noms ne sont pas au-