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célèbre duc de… l’autre, Beaujeon, ce millionaire, si connu. Depuis quatre ans, tous deux me paient énormément pour pareilles expéditions. On n’a pas d’idée de ce que j’ai trompé de femmes et de filles, de la même manière, pour eux. Mais à propos, dit Durand, en donnant des ordres, croyez-vous donc que je vais vous laisser sortir de chez moi sans dîner, un refus de votre part me mettrait au désespoir ; j’espère que vous ne me le ferez point, et le plus splendide repas fut aussitôt servi. Durand, dit Clairwil, au dessert, tu nous promets de grands plaisirs pour demain ; mais tu ne nous parles pas de ceux d’aujourd’hui ; j’ai cependant vu là, parmi tes valets, trois ou quatre gaillards qui m’ont l’air de bander fort dur. — En veux-tu tâter ? — Pourquoi pas ? Et toi, Juliette ? Non, dis-je, préoccupée d’une idée plus forte que moi, et dont je n’étais pas la maîtresse ; non, j’aime mieux boire des liqueurs et causer avec Durand, que de foutre. J’ai mes règles, d’ailleurs, et ne me sens nullement en train. Voilà la première fois que tu refuses des vits, dit Clairwil, avec une sorte d’inquiétude dont j’étais loin de pénétrer la cause : allons, viens mon ange, poursuivit Clair-