Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 10, 1797.djvu/52

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Charlotte a-t-elle de sauver maintenant ceux qui la trahissent ? — Clair. Elle a le poison, elle ne veut pas que vous sachiez qu’elle l’a ; elle fait en conséquence tomber le soupçon sur ceux à qui il devient impossible d’affirmer qu’elle l’a ; mais elle le tient, il est certain qu’elle le possède, et que vous périssiez sans la précaution que vous avez prise. — Ferd. Vous trouvez donc que j’ai bien fait ? — Jul. Il était difficile de faire mieux. — Ferd. La croyez-vous coupable ?… (Et Clairwil se mit à sourire avec malignité.) Ce mouvement de physionomie m’éclaire, dit Ferdinand furieux, achevez de porter le poignard dans mon cœur… Saviez-vous quelque chose ? — Clair. Votre femme est un monstre, vous dis-je, elle vous détestait, et ce qui vous reste de mieux à faire, est de la livrer promptement à toute la rigueur des loix — Ferd. Oh ! mes amies, réellement, vous n’avez aucune connaissance de celui qui a dérobé mes trésors ? — Jul. et Clair. Nous le jurons. — Ferd. Eh bien ! qu’elle périsse dans sa prison… qu’elle y meure de faim et de misère… Et vous, mes amies, pardonnez mes soupçons, je vous demande excuse de les avoir conçus ; je conçois toute leur