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taient ; il rebande, se jette comme un furieux sur cette belle fille, la sodomise, et décharge en hurlant.

Oh ! Juliette, me dit il, dès qu’il a fini, que ne puis-je immoler moi-même cette garce, que de plaisirs elle me donnerait : sa profonde sensibilité la rend susceptible de mille différens supplices, tous plus divins les uns que les autres. Comme on écorcherait ce beau sein, comme on brûlerait ces belles fesses… Ah ! Juliette ! Juliette, je voudrais rôtir son cœur sur son ventre, et le lui manger sur la figure ; et comme je voulais la frotter de mon eau, non, non, me dit ce monstre, laisse-lui mes marques, je veux qu’elle les porte à l’échafaud, je veux qu’elle ait la possibilité de les montrer, et qu’elle ne l’ose pas ; cette idée m’amuse ; et par d’affreux discours nous nous amusâmes à désespérer cette pauvre fille, jusqu’au moment où les réponses arrivèrent.

Les fatales lettres de Zeno n’avaient que trop réussi, on venait arrêter la fille de Grimani. Oh juste ciel ! s’écrie cette infortunée, en voyant les effets des perfides manœuvres du chancelier ; tu m’as trompée, scélérat, mais mes juges m’entendront, et