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l’intéressante fille que je vais en vain essayer de vous peindre. Rosina, âgée de seize ans, grande et faite comme les grâces, ressemblait à ces belles vierges qu’immortalisa le pinceau de l’Albane ; ses cheveux châtains retombaient, en boucles flottantes, sur son sein d’albâtre ; ses grands yeux bleus inspiraient à-la-fois l’amour et la volupté ; et c’était sur sa bouche de rose qu’on desirait éprouver tous les traits d’un Dieu séducteur, dont son ensemble était l’image. On n’eût jamais une plus belle peau, jamais un sein plus rond, des cuisses plus potelées, un con plus étroit, plus chaud, plus mignon, et des fesses… Ah ! quel être au monde eût pu résister à ce beau cul. J’avoue qu’en le voyant, il me séduisit au point, que je ne pus m’empêcher de l’accabler de caresses. Nous prévînmes cette aimable enfant de tout ce à quoi elle devait s’attendre, pour obtenir les prophéties qu’elle demandait. Vous serez fouettée, mon ange, lui dit la Durand : soumise d’ailleurs à un homme qui jouira de vous de toutes les manières imaginables. — Oh ciel ! si jamais mon père. — Est-il rigoureux, votre père ? — Jaloux de moi comme d’une maîtresse. — Soit ; mais