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moitié : nous marchandons en face de la victime ; je la livre enfin. Dès l’instant, elle est enfermée dans une chambre de notre maison, si basse et si prodigieusement isolée, que ses cris ne pouvait s’entendre : là, couchée sur de la paille, le supplice de cette malheureuse devait durer neuf jours ; la nourriture diminuait par gradation jusqu’au quatrième jour, il ne lui était plus rien fourni les cinq derniers. Chaque jour, le féroce Alberti venait supplicier sa victime ; il y passait deux heures : Rosalba et moi assistions à la séance, avec une autre fille qui se changeait tous les jours.

La première chose que fit ce cruel libertin, fut de presser fortement, et les fesses et les tetons de la victime ; il les mollissait, les pinçait, les comprimait avec un tel art, qu’en moins d’une heure, ces quatre globes de chair devinrent tout meurtris. Placée en face de lui, parfaitement à hauteur de sa bouche, il baisait mes fesses pendant ce tems-là, tandis que Rosalba le branlait, et que celle qui changeait tous les jours, le fustigeait à tour de bras. Plongé dans un recueillement total, Alberti ne laissait échapper que des mots coupés, entremêlés de