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de sa figure. Il s’habille, fait revêtir ses bourreaux, et passe avec eux et les vieilles dans une pièce voisine. Où va-t-il, dis-je à la Durand, avec laquelle cet arrangement me laissa seul ? — Je l’ignore ; s’il allait maintenant comploter contre nous ? — Nous le mériterions. Pourquoi diable viens-tu chez des gens que tu ne connais pas mieux ? — L’espoir de l’or m’a séduite, il me séduit encore. Je suis persuadée que c’est ici ou le coquin cache ses richesses ; si nous pouvions nous en défaire et le voler : j’ai sur moi de la poudre prompte, ce serait l’affaire d’un instant. — Ce procédé, ma chère, heurterait nos principes ; respectons éternellement le vice, et ne frappons que la vertu. En arrêtant la source des crimes de cet homme, nous sauverions la vie à des millions de créatures : le devons-nous ? — Tu as raison : et Cordelli reparut suivi de son escorte. D’où viens-tu, lui dit la Durand… de te livrer je le parie, à quelqu’infamie secrette que tu nous caches. Vous vous trompez, répondit l’Italien en ouvrant une porte qui communiquait, de la pièce où nous étions, dans celle où il avait pénétré par l’extérieur ; tenez, continua-t-il en nous faisant voir un