Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 10, 1797.djvu/144

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faut d’abord crever les yeux de la victime ; lui couper ensuite toutes les extrêmités ; lui casser après les quatre membres, et définitivement l’enculer pendant qu’on l’achève à coups de poignards ; et c’est-là, dis-je, ce que vous avez fait souffrir à sa mère. Oui. — Cela me paraît fort bon ; il ne s’agît plus que d’exécuter ; mais j’espère que vous n’oublierez pas et d’arracher les dents et de couper la langue. Ah, foutre-dieu ! tu as raison, Juliette, répond Cordelli, je l’avais oublié avec celle qui lui donna le jour ; mais je proteste bien de m’en souvenir avec le fils. Allons, opérez, dit-il à ses bourreaux ; et pendant ce tems, c’est mon cul qu’il perfore, en se faisant placer pour perspective celui de la jeune fille, dont les tourmens doivent suivre ceux-ci. La Durand lui montre le sien sur la droite, et il examine le spectacle à gauche ; les vieilles le fouettent.

On ne se peint point la légèreté avec laquelle les bourreaux travaillent, et l’on se forme encore moins d’idée de l’excès des douleurs et de la violence des cris de la victime. Quand Cordelli s’apperçoit qu’un seul agent suffit au supplice, il ordonne à l’autre, encore teint de sang de