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déchargea… puis fondit en larmes, en m’adressant les expressions les plus tendres… les plus instantes prières de la conserver auprès de moi : rien ne parvint à me toucher. Dès que je fus rassasiée, allons, dis-je, il faut partir ; elle voulut passer dans sa chambre pour faire son paquet ; ce n’est pas la peine, lui dis-je, on vous enverra tout cela demain… Elle se rejette dans mes bras, je la repousse, je lui donne des coups furieux, elle en saigne ; je l’eusse étranglée, je crois, sans la promesse de la livrer à Cordelli. Nous rentrâmes au salon : Durand n’y était point encore. Je me hâtai d’aller l’observer par le trou de la serrure ; Dieu ! quelle fut ma surprise, de voir un homme enculant Raimonde, et La Durand fustigeant le fouteur. Je frappes… je veux entrer. Est-ce toi, dit Durand ? — Eh ! sans doute, ouvre donc… Ah ! me dit-elle bas, en me faisant doucement entrer… c’est Cordelli, il a voulu voir absolument la fille que tu lui destinais ; je n’ai pas voulu te troubler, et lui ai donné Raimonde, en attendant… tu le vois, il l’encule… il en rafole. Ne vous dérangez pas, monsieur, me hâtai-je de dire en me rapprochant ; mais souvenez-vous