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est sûr. Où veux-tu que la scène se passe ? — Dans ce caveau : redescendons-y ; je ne puis quiter les cendres de ma victime, vous ne sauriez croire à quel point elles m’échauffent. Nous descendons. Cordelli n’a pas plutôt relevé le drap mortuaire, il n’a pas plutôt apperçu les restes inanimés de sa malheureuse filles qu’il rebande. La Durand lui frotte les couilles de l’eau dont elle a parlé ; puis elle le secoue. Je lui montre mes fesses, il les touche, il me socratise, baise ma bouche, et l’érection se décide. Il faut, nous dit-il, que cette jeune personne ait la complaisance de se placer dans le cercueil, entièrement couverte du drap, nous remonterons, la pierre se refermera quelques instans, je suis parfaitement certain alors de décharger sur le bord du trou. Ici, la Durand me regarda ; mes réflexions furent bientôt faites : nous ne nous séparons jamais, monsieur, dis-je au négociant, aucune de nous ne restera dans ce tombeau, ou vous nous y fermerez toutes deux. Ah ! Juliette ! tu te méfies de moi, dit la Durand : eh bien ! monte avec Cordelli, je resterai, moi, et souviens-toi que c’est à toi seule que je me recommande. Une seconde réflexion