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LE SERPENT
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arrêts, madame, mais huit jours après j’apprends que mon amant a été tué, à l’heure même où le serpent m’était apparu ; je n’ai jamais voulu me séparer de cette bête, elle ne me quittera qu’à la mort ; je me suis mariée depuis, mais sous les clauses expresses que l’on ne me l’enlèverait point. Et en achevant ces mots, l’aimable présidente saisit son serpent, le fit reposer sur son sein, et lui fit faire comme à un épagneul cent jolis tours devant la dame qui l’interrogeait.

Ô Providence, que tes décrets sont inexplicables, si cette aventure est aussi vraie que toute la province de Bourgogne l’assure !