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votre compliment et celui du cardinal de Bonzi et de Mme de Castries[1] : il les fera valoir. Les affaires d’Angleterre vont bien; le crédit du prince d’Orange devient tous les jours plus petit[2]. Un mauvais plaisant a mis sur la porte de Wital : Maison25 [3] à LOUER POUR LA SAINT-JEAN ; cette sottise fait plaisir. L’Écosse et l’Irlande sont entièrement contre ce prince. Le roi d’Angleterre a été fort bien reçu en Irlande ; il a assuré les protestants d’une entière liberté de conscience, et même de sa protection[4], pourvu qu’ils lui fussent fidèles. C’est le mari de Mme d’Hamilton qui en est vice-roi.[5] Il faut voir ce que tout deviendra : il me semble que c’étoit un gros nuage épais, noir, qui commence à s’éclaircir[6] Nous en avons vu de cette manière à Livry, qui se passoient sans

  1. 23. Sœur du cardinal. Voyez tome V, p. 85, note 15, et la note 7 de la lettre du 15 juin suivant, p. 81.
  2. 24. Diminue tous les jours (Editions de 1737 et 1754)
  3. Un plaisant a mis sur la porte de Witehal Grande maison, etc. » (Ibidem.) Voyez tome VIII, p. 379, note 34.
  4. 26. « II a assuré les protestants de toute sorte de liberté et de protection. » (Éditions de 1737 et de 1754.) « On a su, dit la Gazette du 2 avril, que le roi de la Grande-Bretagne étoit arrivé à Kingsale en Irlande (voyez tome VIII, p. 543, note 11, et p. 564, note 16), qu’il avoit passé à Corck, et qu’il avoit été reçu partout avec de grandes acclamations, même par les protestants. Il fit son entrée à Dublin le 3 avril.
  5. 27. « Qui est vice-roi. » (Éditions de 1787 et de 1754.) Richard Talbot, d’une famille irlandaise, mais anglaise d’origine, créé comte, puis en 1689 duc de Tyrconnel par Jacques II ; il venait d’être fait vice-roi d’Irlande. Après la mort de. Boynton, sa première femme, il avait épousé la belle Jennings des Mémoires de Gramont, veuve en 1667 de George Hamilton,l’un des frères de l’auteur des Mémoires. TI mourut en 1691, et sa femme, fort âgée, en 1731. Voyez sur lui, entre autres endroits, le chapitre X des mémoires de Gramont, vers le milieu, et sur la belle Jennings le commencement du chapitre XI.
  6. 28. TI faut voir ce que deviendront toutes ces affaires : il me semble que c’est un gros nuage noir, épais, chargé de grêle, qui commence à s’éclaircir. » (Éditions de 1737 et de 1754.)