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par le succès. C’étoit à nous à vous remercier de nous avoir donné cette occasion de réveiller notre zèle. Vous mettez par-dessus cela des remerciements, des douceurs charmantes, des agréments qui nous jettent dans la confusion je ne sais si Monsieur le chevalier en est aussi honteux que moi. Je ne sentois point que ma narration fut vive elle l’étoit toujours beaucoup moins assurément que les yeux de 51. Gaillard je vois sa mine admirante[1]admirable et spirituelle, qui ne laisse point croire que son admiration soit fille de l’ignorance, comme aux autre3 . [2] Enfin, ma chère enfant, vous avez été contente de la peinture que je vous faisois de notre victoire. Au reste [3] Monsieur le chevalier vient de me conter que Mme de Bury[4] revenant de Paris, Mme la princsse de Conti lui demanda ce qu’elle y avoit fait. « Madame, j’y ai sollicité.-- Et quel procès ? -- Ce procès contre MM. de Grignan.-- Quoi , vous poussez cette chicane ? Ah fi ! peut-on recommencer, quand on a une fois perdu comme vous avez fait ? » Ma fille je demande pardon à la belle âme de Monsieur le chevalier, j’avoue que ce discours fait plaisir à mon âme de boue. Voilà comme cette Bury est à Versailles ; vous savez comme elle est au grand conseil, et à la quatrième des enquêtes ainsi vous pouvez juger qu’elle mérite l’écriteau que vous avez mis sur son dos, néant, comme sur la requête. Elle me surprit en sortant de chez un juge : elle lui dit’, en me voyant

  1. 2. admirable (Edition de 1737)
  2. Voyez ci-dessus, p. 529 et 530, la fin de la lettre du 16 mars précédent.
  3. 4 Les mots au reste ne sont pas dans le texte de 1754,
  4. 5 Soeur de M. d'Aiguebonne et dame d'honneur de la princesse de Conti. Voyez tome VI, p.195, note 13. Dans l'édition de 1737, il n'y a que l'initiale Mme de B.