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est tout à fait plaisant et véritable[1] Ajoutez-y l’ordre de la Jarretière, qui n’empêchera point le cordon bleu, comme le Roi a dit, et vous trouverez qu’il sera également accablé des grâces du Saint-Esprit et de la protection de saint Georges.

Adieu, mon cher cousin: conservez bien précieusement votre philosophie chrétienne, c’est une vraie richesse; et trouvez bon que j’embrasse ma chère nièce et vous, mon cher cousin, de tout mon cœur.

DE CORBINELLI.

J’Ai lu, Monsieur, avec plaisir la belle et bonne lettre que vous avez écrite au roi d’Angleterre, et j’ai approuvé les réflexions que vous faites sur les aventures agréables ou fâcheuses qui se sont trouvées dans la vie de M. de Lauzun.

Tout ce que vous écrivez me fait désirer quelque ouvrage historique de vous qui pût apprendre à la postérité tout ce qui s’est passé de notre temps. Faites au moins le récit de ce qui est arrivé en France et en Angleterre depuis l’arrivée du prince d’Orange dans cette île. Rapportez-y tous les raisonnements politiques qui ont été faits dans les manifestes des deux partis. Examinez-y la question si c’est par un motif de religion que tous ces mouvements sont arrivés, et faites le panégyrique des deux rois.

Un irlandois écrivoit dernièrement à un Anglois, son ami, qui étoit à la cour de France, et le prioit de lui mander comment leur roi y avoit été reçu. L’Anglois ne lui répondit autre chose que ce verset du psaume Dixit Dominus Domino meo « Sede a dextris meis,

  1. 10. Voyez la lettre de Bussy du 2 février précédent, p. 45l.