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son fils ; elle sera près du Roi et des nouvelles ; elle est accablée de douleur, et d’une néphrétique qui fait craindre qu’elle n’ait la pierre : cette princesse fait grand’pitié.[1] Vous voyez, ma chère enfant, que c’est la rage de causer qui me fait écrire tout ceci car Monsieur le chevalier et la Gazette vous les diront mieux que moi. [2] il vous enverra aussi la liste des officiers .[3] Votre enfant m’est demeuré : je ne le quitte point ; il en est content. Il dira adieu à ces petites de Castelnau ; son cœur ne sent encore rien ; il est occupé de son devoir, de son équipage, de ses comptes [4] il est ravi de s’en aller et de montrer le chemin aux autres, et d’être tout reposé à Philippeville, quand il faudra marcher, au lieu de tuer son équipage, comme font les autres. Il n’est encore question de rien ; nous n’attaquerons rien,[5]nous ne voulons point de bataille, nous sommes sur la défensive,[6] et d’une manière si puissante, qu’elle fait trembler : jamais roi de France ne s’est vu trois cent mille hommes sur pied ; il n’y avoit que les rois de Perse : tout est nouveau, tout est miraculeux.

Je [7] menai hier le marquis dire adieu à Mme de la Fayette, et souper chez Mme de Coulanges. Je le mène

  1. 15. Dans les impressions de Rouen et de la Haye (1726) : « fait grande pitié. » Dans ces mêmes impressions, la lettre s’arrête ici pour ne reprendre qu’à : « Le roi d’Angleterre donna dimanche, etc. » (p. 493).
  2. 16. Vous le diront mieux que moi__ Le membre de phrase suivant manque dans les deux éditions.
  3. 17. Voyez ci-dessus, p. 487, note 1, et p. 472,note 21.
  4. 18. Les mots de ses comptes ne sont pas dans les deux éditions de Perrin, où la phrase finit à : « montrer le chemin aux autres.
  5. 19. nous n'assiègerons point de place (Editions de 1737 et 1754)
  6. 20. Nous serons sur la défensive. » (Édition de 1737.)
  7. 21.cet alinéa tout entier manque dans notre manuscrit.