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1687 capucin, un des plus grands prédicateurs que j’aie jamais entendu[1].

Mais pour revenir à Monsieur d’Autun, il est aussi entêté de vous et de Mme de Grignan, que vous de lui : j’ai même remarqué qu’il redouble d’amitié pour moi à cause des liaisons qu’il sait que nous avons ensemble. Après m’avoir dit mille choses sur le commerce qu’il avoit eu l’année passée avec vous, il me conta qu’il vous avoit dit qu’il aimeroit mieux avoir à faire une oraison funèbre[2]

    primée à Dijon en 1685. Voyez le P. Lelong, no 31, 912. (Note de l’édition de 1818.) — Bussy dit de lui (tome V de sa Correspondance, p. 525) : « Ce Père étoit un capucin, nommé le P. Archange de Lyon, homme de naissance, d’extraction italienne, Lucquois, appelé Sinami. C’étoit un grand homme, bien fait, de trente-cinq ans, qui à une vie exemplaire avoit joint un esprit grand, profond, délicat, une conversation aisée, et qui avoit pour la chaise (c’est-à-dire la chaire)) tous les talents qu’on peut souhaiter. » M. Lalanne ajoute en note : « On lui doit l’oraison funèbre de Jean de Maupeou, évêque de Chalon, et peut-être celle de la marquise de Thianges. »

  1. 4. Notre manuscrit écrit ainsi entendu, au singulier. L’édition de 1697, qui donne également ce participe sans s, ajoute cette fin de phrase : « et du plus agréable commerce pour la délicatesse de l’esprit, d’ailleurs un religieux parfait. »
  2. 5. Gabriel de Roquette a fait l’oraison funèbre d’Anne-Marie Martinozzi princesse de Conti (voyez le P. Lelong, no 25, 855) ; il fit aussi celle de la duchesse de Longueville, mais elle n’a jamais été imprimée. (Voyez la lettre du 12 avril 1680, tome VI, p. 352 et note 14 ; voyez aussi tome III, p. 31, la fin de la note 1.) Au reste, si l’auteur de l’épigramme qu’on a attribuée à tort à Boileau et qui est peut-être d’Aceilly, était bien instruit, ces discours n’ont pas dû coûter beaucoup de travail à l’évéque d’Autun :

    On dit que l’abbé Roquette

    Prêche les sermons d’autrui

    Moi qui sais qu’il les achète,

    Je soutiens qu’ils sont à lui.

    (Note de l’édition de 1818.) — Il y avait aussi un abbé Roquette, neveu de l’évêque, et qui prêchait à la cour : voyez le Journal de Dangeau, au 15 avril 1688, au 16 avril 1689, et au 4 mars 1707 une