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hommes du temps passé, et César à la tête de ses Commentaires. Il faut avoir un peu de patience, et ne vous en point chagriner : il seroit trop parfait, s’il aimoit à lire. Vous m’étonnez de Pauline : ah, ma fille ! gardez-la auprès de vous ; ne croyez point qu’un couvent puisse redresser une éducation, ni sur le sujet de la religion, que nos sœurs ne savent guère, ni sur les autres choses. Vous ferez bien mieux à Grignan, quand vous aurez le temps de vous appliquer [1]. Vous lui ferez lire de bons livres, l’Abbadie [2] même, puisqu’elle a de l’esprit ; vous causerez avec elle ; M. de la Garde vous aidera : je suis persuadée que cela vaudra mieux qu’un couvent.

Pour la paix du pape, l’abbé Bigorre nous assure qu’elle n’est point du tout prête ; que le Saint-Père ne se relâche sur rien, et qu’on est persuadé[3] que M. de Lavardin et le cardinal d’Estrées reviendront incessamment : profitez donc du temps que Dieu, qui tire le bien du mal, vous envoie[4]14 La vieille Sanguin [5] est morte comme une héroïne promenant sa carcasse par la chambre, se mirant pour voir la mort au naturel [6]. Il

  1. 10« De vous y appliquer. » (Édition de 1754.)
  2. >11 Voyez plus haut, p. 33, et la note 12.
  3. 12 « Très-persuadé. » (Édition de 1754.)
  4. 13. Cette circonstance faisoit que M. de Grignan commandoit pour le Roi dans le Comtat. (Note de Perrin.)
  5. « La vieille Mme de Sanguin. » (Édition de 1737.)
  6. 15. « Mme Sanguin (veuve de Jacques Sanguin) mourut à Paris ; elle étoit fort vieille et jouissoit de dix-sept mille livres de rente qui reviennent à M. de Livry (Louis Sanguin) son seul fils. Outre cela, elle avoit un douaire de mille écus de son premier mariage avec M. de Coligny (de Ligny ?). Le douaire revient à Mmes de Tambonneau et de Ligny. » (Journal de Dangeau, 22 janvier 1689.) II y avait des Ligny parents des Seguier et dont était l’ancien évêque de Meaux (tome III, p. 329, note 7) voyez la Correspondance de Bussy, tome III, p. 134 et note 2.