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DE CORBINELLI.

JE commence, Monsieur, comme Mme de Sévigné, à vous souhaiter une bonne année, c’est-à-dire le repos de l’esprit et la santé du corps : Mens sana in corpore sano[1]

dit Juvénal, qui comprend tout le repos de la vie. J’ai été fâché de ne vous point voir dans la liste des chevaliers de l’ordre, comme d’une disposition dans le monde que Dieu auroit mise sans ma participation et sans mon consentement, c’est-à-dire que j’aurois changée si j’avois pu. Cette manière de philosopher sauve de ma colère imprudente toutes les causes secondes, et fait que je me résigne en un moment sur tout ce qui arrive à mes amis ou à moi. Je dis la même chose de la fuite du roi ’d’Angleterre, avec toute sa famille. J’interroge le Seigneur, et je lui demande s’il abandonne la religion catholique, en souffrant les prospérités du prince d’Orange, le protecteur des prétendus réformés, et puis je baisse les yeux.

-Adieu, Monsieur; adieu, Madame là marquise de Coligny, à qui je desire un fonds de philosophie chrétienne, capable de lui donner une parfaite indolence pour toutes les choses du monde : état capable de nous faire rois, et plus rois que ceux qui en portent la qualité.

DE MADAME DE SÉVIGNÉ.

JE fais ici mille compliments à notre prélat[2]. Donnez-le nous un peu, il y a assez longtemps que vous l’avez.

  1. 4. « Un esprit sain dans un corps sain. » (Juvénal, satire X, vers 356.)
  2. 5. L’évêque d’Autun.