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je vous honore parfaitement. Je viens d’achever de lire un livre intitulé la Vérité de la Religion chrétienne, qui est, à mon gré, un livre parfait[1]. Je finirai en vous assurant que je suis entièrement à vous et à votre divine fille.


1016. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À Mme DE SÉVIGNÉ ET À CORBINELLI.

Trois semaines après que j’eus reçu cette lettre, j’écrivis celle-ci à Mme de Sévigné.
À Chaseu, ce 31e mars 1687.

à madame de sévigné.

Je ne vous dirai que deux mots, Madame, sur votre lettre du 10e de ce mois, où vous me parlez de la pompe funèbre de feu Monsieur le Prince. Nous l’avons vue ici imprimée. Il est vrai qu’elle est fort extraordinaire et digne du mort pour qui elle est faite[2]. Comme j’ai ouï parler de l’oraison funèbre qu’a faite Monsieur de Meaux, elle n’a fait honneur ni au mort ni à l’orateur. On m’a mandé que le comte de Gramont, revenant de Notre-Dame, dit au Roi qu’il venoit de l’oraison funèbre de M. de Turenne. En effet on dit que Monsieur de Meaux, comparant ces deux grands capitaines sans nécessité,

  1. 12. Le Traité de la Vérité de la Religion chrétienne est d’Abbadie, célèbre théologien protestant ; il parut à Rotterdam en 1684, en deux volumes in-8o. Le nom de l’auteur n’est pas sur le titre, mais la dédicace est signée de lui. Il en donna en 1688 une deuxième édition, fort augmentée.
  2. Lettre 1016. — 1. Ce qui suit cette phrase, jusqu’à la fin de l’alinéa, a été biffé dans notre manuscrit et manque dans la première édition (1687)