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de terre, voisin de Whitehall. (Note de Perrin.) Le prince d’Orange s’était logé à Saint-James le jour même du départ du roi. L’orthographe de notre manuscrit est Si-Jem ; l’édition de la Have donne St-Jems, et en note, S. James ; Perrin et l’édition de Rouen, Saint-James. Cette dernière a supprimé de dans le membre de phrase suivant, et on y lit : « … Saint-James, qui est l’autre côté du jardin. »

On tiendra le parlement : Dieu conduise cette barque ! La reine d’Angleterre sera ici mercredi ; elle vient à Saint-Germain, pour être plus près du Roi et de ses bontés[1].

L’abbé Têtu est toujours très-digne de ̃pitié ; fort souvent l’opium ne lui fait rien ; et quand il dort un peu, c’est d’accablement, ou parce qu’on a doublé la dose.[2] Je fais vos compliments partout où vous le souhaitez ; les veuves vous sont acquises, et sur la terre et dans le troisième ciel. Je fus le jour de l’an chez Mme Croiset[3] j’y trouvai Rubantel[4] , qui me dit des biens solides

  1. 38. La lettre finit ici dans notre manuscrit et dans l’impression de Rouen (1726). La reine d’Angleterre arriva à Saint-Germain le 6 janvier, et son mari le 7.
  2. 39. « Et parce qu’on a. » (Édition de 1737.)
  3. 40. La présidente Croiset est déjà nommée dans la lettre du 30 novembre 1688 : voyez ci-dessus, p. 291, note 10.
  4. 41. « Rubantel étoit un homme de peu, qui à force d’acheter et de longueur de temps étoit devenu lieutenant-colonel du régiment des gardes et ancien lieutenant général. Il l’étoit fort bon fort entendu pour l’infanterie, fort brave homme, fort honnête hommeet fort estimé, une grande valeur et un grand désintéressement, et vivant fort noblement à l’armée, où il étoit employé tous les ans comme lieutenant général. Avec ces qualités, il étoit épineux, volontiers chagrin et supportoit impatiemment des vétilles et des détails du maréchal de Boufflers dans le régiment des gardes. Le maréchal eut beau faire pour lui adoucir l’humeur plus Rubantel en recevoit d’avances, plus il se croyoit compté et plus il étoit difficile, tant qu’à la fin la froideur succéda, et bientôt la brouillerie et les plaintes. Rubantel, quoique difficile à vivre, étoit aimé. Le Roi… (en 1696)…fit dire. à Rubantel qu’il lui permettoit de vendre sa compagnie… lui continuoit sa pension. et qu’il lui donnoit le gouvernement du fort de Barreaux, qu’il ne lui auroit pas donné sans l’instante prière de M. de Boufflers,