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il est péri dans son vaisseau ; un cinquième dit à Brest ; et tout cela tellement brouillé, qu’on ne sait que dire ; M. Courtin d’une façon, Monsieur de Reims d’une autre, M. de Lamoignon d’une autre ; les laquais vont et viennent à tous moments jamais je n’ai vu un jour pareil. Je dis donc adieu à ma chère fille, sans pouvoir lui rien dire d’assuré, sinon que je l’aime, comme le mérite son cœur et son amitié, jointe à mon inclination[1] qui me fait courir dans ce chemin à bride abattue.

III 4- DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME ET A MONSIEUR DE GRIGNAN.

A Paris, ce vendredi 31è décembre.

Per tornar dunque al nostro proposito[2] , je vous dirai, ma fille, que toutes les incertitudes d’avant-hier, qui paroissoient pourtant fixées, par l’assurance que M. de Lamoignon nous donnoit que le roi d’Angleterre étoit à Calais, sont quasi devenues des certitudes qu’il est arrêté en Angleterre et si ce n’étoit pas cette sorte de malheur, il seroit péri car il devoit se sauver et s’embarquer quelques heures après la reine. Ainsi, quoiqu’on n’ait point de nouvelles certaines qu’il est arrêté, il n’y a personne qui ne le croie, et qui n’en soit persuadé. Voilà[3] où tout le monde en est, et comme nous finis-


LETTRE 1114. I. Pour revenir donc à notre propos. Cette phrase italienne se trouve déjà au tome VII, p. 394.

  1. 21 les laquais vont et viennent à tous moments je dis donc adieu à ma chère fille sans lui pouvoir rien dire de positif sinon que je l’aime, comme le mérite son cœur et son amitié, jointe à mon inclination
  2. LETTRE 1114. I. Pour revenir donc à notre propos. Cette phrase italienne se trouve déjà au tome VII, p. 394.
  3. 2. « II n’y a personne aujourd’hui qui ne le croie. Voilà, etc. » (Édition de 1754.)