Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/371

Cette page n’a pas encore été corrigée

compliments. Je crois que Mlle de Coislin[1]

Mme de Coulanges, que j’ai vue ce matin chez la Bagnols[2], m’a dit qu’elle avoit reçu votre réponse, et qu’elle me la montreroit ce soir chez l’abbé Têtu. ; pourquoi ne me l’avez-vous pas adressée? Vraiment, ma chère enfant, vous me faites[3] grand’pîtié de répondre ainsi seule à cent personnes qui vous ont écrit : cette mode est cruelle en France. Mais que vous dirai-je d’Angleterre, dont les modes[4] et les manières sont encore plus fâcheuses ? M. de Lamoignon a mandé à Monsieur le chevalier que le roi d’Angleterre étoit arrivé à Boulogne ; un autre dit à Brest ; un autre dit qu’il est arrêté en Angleterre ; un autre, qu’il est péri dans les horribles tempêtes qu’il y a eu sur la mer : voilà de quoi choisir. Il est sept heures ; Monsieur le chevalier ne fermera son paquet qu’au bel air de onze heures ; s’il sait quelque chose de plus assuré, il vous le mandera. Ce qui est très-certain, c’est que la reine ne veut point sortir de Boulogne, qu’elle n’ait des

  1. 14. Madeleine-Armande du Cambout, fille d’Armand, duc de Coislin, pair de France, chevalier des ordres du Roi (de la promotion de décembre 1688), et de Marie du Halgoet. Elle épousa le 10 avril 1689 Maximilien-Pierre-François-Nicolas de Béthune prince d’Enrichemont, fils du duc de Sully (également chevalier de la dernière promotion), mort à quarante-huit ans, le 24 décembre 1712, sans postérité. Elle lui survécut jusqu’au 30 janvier 1721, où elle mourut à l’âge de cinquante-six ans. Voyez sur son mariage le Mercure d’avril 1689, p. 288-290 et sur sa mort Saint-Simon, qui l’appelle « la meilleure femme du monde » (tome XVIII des Mémoiresp. 130). sera enfin Mme d’Enrichemont.
  2. 15. Ces trois mots « chez la Bagnols, » ne sont pas dans le texte de 1737.
  3. 16. Vous voilà donc quitte de cette réponse mais vous me faites. » (Édition de 1754.)
  4. 17 Où les modes (Ibidem.)