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rire de votre sotte bête de femme, qui ne peut pas jouer que le roi d’Angleterre n’ait gagné une bataille elle i devroit être armée jusque-là comme une amazone au lieu de porter le violet et le blanc8, comme j’en ai vu. Pauline n’est donc pas parfaite; tant mieux, vous vous divertirez à la repétrir. Menez-la doucement9 l’envie de vous plaire fera plus que toutes les gronderies. Toutes mes amies ne cessent de vous aimer, de vous estimer, de vous louer; cela redouble l’amitié que j’ai pour elles. J’ai mes poches pleines de compliments pour vous. L’abbé de Guénégaud s’est mis ce matin à vous bégayer un compliment à un tel excès, que je lui ai dit •«• Monsieur l’abbé, finissez donc, si vous voulez qu’il soit fait" avant la cérémonie12. » Enfin, ma chère enfant, il n’est question que de vous et de vos Grignans. J’ai trouvé, comme vous, le mois de novembre assez long, assez plein de grands événements; mais je vous avoue que le mois d’octobre m’a paru bien plus long et plus ennuyeux je ne pouvois du tout m’accoutumer à ne vous point trouver à tout moment; ce temps a été bien douloureux; votre enfant a fait de la diversion dans le mois passé. Enfin is je ne vous dirai plus « II reviendra; » vous ne le voulez pas vous voulez qu’on vous dise « Le voilà. » Oh tenez donc, le voilà lui-même en personne.

8. Voyez la lettre du î8 janvier suivant, p. 441, et plus loin celle du g mars.

9. Ce membre de phrase et le suivant manquent dans l’impression de 1737.

10. Claude-François, dit l’abbé de Guénégaud, fils de Claude de Guénégaud et neveu de Henri de Guénégaud, l’ancien secrétaire d’État.

11. « Qu’il soit achevé, s (Édition de 1784.)

12. C’est-à-dire avant le ier de l’an 1689. {Note de Perrin, ij$4.) La cérémonie fut faite en plusieurs fois. Voyez les lettres suivantes. 13. Le mot Mnfin. manque dans l’édition de 1784.

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