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règles ordinaires. Vous saurez aussi que le Roi dit aux ducs qu’il avoit lu leur écrit, et qu’il avoit trouvé que la maison de Lorraine les avoit précédés en plusieurs occasions : ainsi voilà qui est décidé. Monsieur le Grand parla donc à M. le comte de Soissons ; ils proposèrent de tirer au sort : « Pourvu dit le comte[1], que si vous gagnez, je passe entre vous et votre fils. » Monsieur le Grand ne l’a pas voulu, et M. le comte de Soissons[2]n'est pas chevalier. Le Roi demanda à M. de la Trémouille quel âge il avoit ; il dit qu’il avoit trente-trois ans : le Roi lui a fait grâce des deux ans[3] On dit que cette grâce, qui offense un peu la principauté[4] n’a pas été sentie comme elle le mérite. Cependant il est le premier

  1. 7. «  Dit le comte de Soissons. » (Édition de 1737.)
  2. 8. « En sorte que M. le comte de Soissons, etc, (Édition de 1754'.) Le nom du comte d’Armagnac n’est précédé sur la liste que de ceux de quatre évéques, dont deux cardinaux, et de celui du duc de Vendôme. Le duc de Brionne vient immédiatement après son père.)
  3. 9.Voici comment Dangeau raconte ce fait (1er décembre 1688)« Sa majesté a demandé à M. de la Trémouille quel âge il avait ; il a répondu qu'il avait trente-trois ans. Le Roi lui a dit : " dans deux ans je vous ferai chavalier  » Et un peu après, il l'a rappelé et lui a dit :« vous êtes de bonne foi d'avouer que vous n'avez pas l'âge, je vous dispense des deux ans qui vous manquent.
  4. 10 les princes peuvent être chevaliers de l'ordre à vingt-cinq ans (Article XV des statuts de l'ordre du Saint-Esprit)M. de la Trémouille était prince de Tarente mais on lui disputaoi l'honneur d'être issu d'une maison souveraine (Note de l'édition de 1818) -- Dans l'édition de 1754 : « on assure que cette grâce n’a pas été sentie comme elle le devait »