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̃ que moi vous conseillent de ne rien dire ni écrire qui puisse blesser aucun de vos camarades. On vous conseille aussi d’écrire[1]à M. de Louvois, et de lui dire que l’honneur qu’il vous a fait de demander de vos nouvelles à votre courrier vous met en droit de le remercier, et qu’aimant à croire, au sujet de la grâce que le Roi vient de faire à M. de Grignan, qu’il y a contribué au moins de son approbation, vous lui en faites encore un remerciement. Vous tournerez[2]cela mieux que je ne pourrois faire : cette lettre sera sans préjudice de celles que doit écrire M. de Grignan.

Voici les circonstances de ce qui s’est passé. Le Roi dit à Monsieur le Grand [3] « Accommodez-vous pour le rang avec le comte de Soïssons[4], et que c’est une chose contre les

  1. 2. « Ce qui sera très-bien, c’est d’écrire, etc. » (Édition de 1754) Louvois était chancelier de l’ordre du Saint-Esprit.
  2. 3.... que vous aimez à croire encore... qu’il y a contribué au moins de son approbation. Vous tournerez, etc. » (Édition de 1737.)
  3. 4. Louis de Lorraine, comte d’Armagnac, grand écuyer de France. ('Note de Perrin.)
  4. 5. Louis Thomas de Savoie, le fils d’Olympe. Voyez tome VI, p. 177, note 20 Dangeau (au Ier décembre 1688) ne parle pas de cette contestation mais il dit que «  le comte de Soissons n’a pas voulu céder à M. de Vendôme. » » Vous remarquerez que son fils l’est aussi6. « Que le fils de Monsieur le Grand est de la promotion. » {Édition de 1754.) Henri de Lorraine, comte de Brionne, né le 15 novembre 1661. Il épousa le 23 décembre 1689 Marie-Madeleine d’Espinay, fille et héritière de Louis, marquis d’Espinay de Broon, et de Marie-Françoise de Cousin de Saint-Denis, morte le 12 décembre 1714. Il avait été reçu en survivance de la charge de grand écuyer en 1677. Il mourut le 3 avril 1712. Saint-Simon (tome X, p. 174 et 175) annonce sa mort en ces termes it II mourut en ce même temps un homme... d’un mérite qui se seroit borné aux jambons s’il fût né d’un père qui en eut vendu. Ce fut le comte de Brionne, accablé d’une longue suite d’apoplexies. Il étoit chevalier de l’ordre de 1688 et le premier danseur de son temps, quoique médiocrement grand et assez gros. C’étoit un assez honnête homme,