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pense[1] que ce n'est pas à vous que ce discours doit s’adresser, et qu’on ne peut rien ajouter à vos sentiments sur ce sujet.

Vous avez vu que je n’ai pas été longtemps à Brevannes :je vous ai dit la triste scène qui m’en a fait revenir. Le temps est affreux et pluvieux; jamais il n’y eut une si vilaine automne. Vraiment nous ne craignons point les cousins, nous craignons de nous noyer. Votre soleil est bien différent de celui-ci.

J’aime Pauline, je la trouve jolie, je crois qu’elle vous plait fort ; il me paroît qu’elle vous adore. Ah ! quelle aimable maman elle est obligée d’aimer. Je dis d’elle comme vous disiez de la princesse de Conti c’est une jolie chose d’être obligée à ce devoir[2]. Faites-lui apprendre l’italien ; vous avez à Aix Monsieur le Prieur, qui sera ravi d’être son maiître.

Je vois que la harangue de Monsieur le Comte a été fort bien tournée[3] Nous[4] soupâmes samedi, Monsieur le chevalier et moi, chez M. de Lamoignon, qui nous dit celle qu’il fait aujourd’hui aux avocats et aux procureurs[5] :elle est fort belle; il vous fait mille compliments sur cette contusion. Faites bien toutes mes amitiés [6], et un compliment, si vous voulez, à Mon-

  1. 6. Ce membre de phrase « mais je pense, etc., manque dans le texte de 1737. Dans celui de 1754, il est suivi de l’alinéa : « Ou ne parle ici, etc. »
  2. 7. « Que d’être obligée à ce devoir. » (Édition de 1754.) La phrase suivante manque dans l’impression de 1737.
  3. 8. A l’ouverture des états de Provence, qui avait eu lieu à Lambesc le i5 novembre. Voyez plus haut, p. 261, note 6, et p. 134, note 4-.
  4. 9. Cette phrase se lit seulement dans la première édition de Perrin (1737.)
  5. 10. Voyez la lettre de Mme de Grignan à Lamoignon, du 1er décembre suivant, ci-après, p. 294.
  6. 11. « Faites bien mes amitiés à vos Grignans  » (Édition de 1784.)