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Cette cérémonie est triste[1] : toutes ces saintes filles sont en haut avec des cierges, elles chantent le Libera ; et puis enfin on le jette dans cette fosse profonde, où on l’entend descendre, et le voilà pour jamais. Il n’y a plus de temps pour lui, il jouit de l’éternité ; enfin il n’est plus sur terre [2]De vous dire que tout cela se passe sans larmes, il n’est pas possible ; mais ce sont[3] des larmes douces, dont la source n’est point amère, ce sont des larmes de consolation et d’envie[4] Nous avons vu la mère du Saint-Sacrement29 après avoir été la nièce du bon Saint-Aubin [5], je suis devenue la mère de Mme de Grignan ; cette dernière qualité nous a tellement porté bonheur, que Coulanges, qui nous écoutoit, disoit « Ah ! que voilà qui va bien !  ! ah ! que la balle est bien en l’air ! » Cette personne est d’une conversation charmante : que n’a-t-elle point dit sur la parfaite estime



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    d’Aguesseau, Bréauté, et L. Marcel, curé  » (Note de l’édition de 1818.)--Ce curé Marcel était ou avait été le confesseur de Nicole, b dit M. Sainte-Beuve, parlant de 1679. (Port-Royal, tome IV, p. 372, en note.)

  1. 25,. « est bien triste. » (Édition de 1754.)
  2. 26 toutes ces saintes filles sont en haut avec des cierges, qui cha.ntent le Libera ; et puis on le jette dans cette fosse profonde où le voilà pour jamais. Il n’est plus sur terre. Il n’y a plus de temps pour lui, il jouit de l’éternité ; (É..dition de 1737 et de 1754)
  3. 27 Dans notre manuscrit, par erreur sans doute : « Même ce sont. »
  4. 28 Ce dernier membre de phrase manque dans l’impression de 1737.
  5. 30. Charles de Coulanges, seigneur de Saint-Aubin, était un frère cadet de l’abbé de Coulanges ; ainsi il était oncle de Mme de Sévîgné et du petit Coulanges. Cela résulte de l’acte de licitation de la maison de Sucv, reçu par Richard et Parque, notaires à Paris, le 8 avril 1637. {Note de l’édition de 1818.)