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1088. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

A Brevannes, ce lundi 15è novembre.

JE commence cette lettre à Brevannes, et je la finirai à Paris, où je vais dîner avec Mme de Coulanges. Elle va voir Mme de Bagnols[1] et moi, ma chère bonne, le pauvre Saint-Aubin, qui est dans un desséchement[2] dont il ne reviendra pas. Nous retournerons ce soir encore pour trois ou quatre jours ; et cela s’appellera enterrer la synagogue[3], avec le premier président de la cour des aides [4] (qui a une belle maison ici près), comme nous faisions autrefois à Livry. Je verrai M. le chevalier de Grignan ; j’apprendrai de lui toutes sortes de nouvelles ; il me donnera de vos lettres, nous [5] et après avoir su comme il se porte, je reviendrai finir cette petite campagne. Je compte, ma chère fille, que vous êtes à Lambesc[6] de jeudi[7], jour de saint Martin : vendredi M. de Gri-




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  1. LETTRE 1088 . 1. Sa sœur : voyez la lettre du 13 décembre suivant, p. 321.;
  2. 2. « Dans un état. » (Edition de 1737.)
  3. 3. « On dit figurément et proverbialement »ensevelir, enterrer la synagogue avec honneur, pour dire terminer une affaire, sortir d’un engagement, d’une liaison, avec honneur, avec bienséance, et d’une manière qu’on ne puisse rien nous reprocher. » [Dictionnaire de l' Académie de 1694.)
  4. 4- Nicolas le Camus, seigneur de la Grange, Bligny, etc. Le beau château de la Grange, que possédait alors le président le Camus, et qu’acheta au siècle dernier le maréchal de Saxe, est entre Brevannes et Yères.
  5. n’en eùmes point jeudi 5. Les deux membres de phrase : « il me donnera. jeudi, » ne sont pas dans l’impression de 1737.
  6. 6. A cause de l’assemblée des états qui s’y tenoit. (Note de Perrin.) L’assemblée ne fut ouverte que le 10 novembre, c’est-à- dire le jour même où Mme de Sévigné écrivait cette lettre. Voyez plus haut, p. 234, note 4
  7. 7, « Depuis jeudi. » (Édition de 1754.)