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pas, j’en suis assurée; vous ne pensez qu’à votre enfant : vous avez raison; et nous espérons de vous donner dans peu de jours une parfaite joie, en vous apprenant la prise de Philisbourg, et sa parfaite santé6. [1] Cependant, ma très-chère, conservez la vôtre, si c’est chose possible ne vous amaigrissez point, ne vous creusez point les yeux et l’esprit ; et surtout ayez du courage, je vous en conjure mille fois.

172. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

Âl Paris, ce vendredi 15 octobre.

IL y a huit jours, ma chère enfant, que nous n’avons reçu de vos nouvelles : vous ne sauriez croire combien ce temps est long à passer. Je viens de chez Mme de la Fayette, qui a reçu une lettre de son fils du 11e de ce mois : il mande que notre enfant se porte bien. Monsieur le chevalier vous dit tout ce qu’il sait ; il est au désespoir de ne pouvoir encore aller à Fontainebleau[2], vous en auriez plus tôt les nouvelles ; mais il faut souffrir ce qu’il plaît à Dieu. Mme de Lavardin étoit affligée de Jarzé[3], qui en passant de la tranchée dans le quartier

  1. et la parfaite santé du marquis. Trois lignes plus loin, les deux mots et surtout manquent dans cette édition.(Edition de 1754)
  2. LETTRE 1072. 1. Le Roi, comme nous l’avons dit, ne revint de Fontainebleau à Versailles que le 12 novembre.
  3. Marie-Urbain-René du Plessis de la Roche Pichemer, marquis de Jarzé (fils du comte de Jarzé voyez tome III, p. 122, note 5). Il avait pour bisaïeul maternel le maréchal de Lavardin. En 1708 il fut nommé ambassadeur en Suisse, mais il n’occupa pas ce poste, et mourut en 1723, sans laisser de postérité. « C’était, dit Saint-Simon