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ne pas toujours se creuser là-dessus. Ne soyez point en peine de ce que j’ai écrit à M. de la Garde : tout ira comme vous le souhaitez il en augmentera seulement l’estime qu’il a pour vous, en voyant à quel prix vous mettez le plaisir de bien vivre avec votre famille : ôtez cet endroit de votre esprit. Mlle de Méri est dans votre chambre ; ce n’est pas sans émotion qu’on y entre, et qu’on trouve tout fermé, une migraine, une plainte. Hélas ! cette chère Comtesse, comme elle remplissoit tout, comme elle brilloit partout ! La philosophie de Corbinelli est dans cette chambre que vous savez ; nous le voyons moins qu’à la Place.3. La Place Royale. Les nouvelles publiques occupent tout le monde : le bon abbé Bigorre y triomphe ; il sera ici dans quatre jours. Je vous ai mandé que je mangeois avec Monsieur le chevalier, et que la liberté régnoit partout ; mais l’usage que nous en faisons, c’est de vouloir être souvent ensemble. Nous pensons si fort les mêmes choses, nos peines, nos intérêts sont si pareils, que ce seroit une violence de ne se pas voir. Le fr M. de Coulanges est mortl2. La Mousse. Voyez tome II, p. 191, note 2. on dit que c’est le cordelier qui l’a tué ; et moi je dis que c’est la mort. Je vis hier mes veuves, qui vous aiment et vous estiment tellement, que vous pouvez les compter pour être vos véritables amies. Mme de la Fayette est tout de même. Son fils lui a mandé qu’il avoit été longtemps avec le vôtre, et qu’il avoit été contraint à Metz de le quitter : voilà tout. 13. Cette phrase manque dans l’édition de 1737. Le comte de la Fayette servait aussi comme volontaire au siège de Philisbourg. Il était attaché au régiment du Roi. Journal de Dangeau, au 14 octobre. liste des volontaires. (Note de l’édition de 1818.) Vous êtes toujours trop tendrement regrettée et sou-