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tachent de l'amuser par les nouvelles publiques. Notre petit marquis n'aura point été à l'ouverture de la tranchée [1]; car M .de Vauban n'a pas voulu attendre Monseigneur, à cause des pluies : nous sommes toujours persuadés que dans peu de jours vous aurez l’esprit en repos. Le prince d’Orange s’est déclaré protecteur de la religion d’Angleterre, et demande le petit prince[2] pour l’y élever : voilà une très-grande affaire [3] plusieurs milords se sont rendus auprès de lui.[4] Vous savez que la Trousse a pris Avignon11 [5]Mme de Coulanges, qui crève d’argent, a prêté mille francs à Mlle de Méri, que nous

    Catinat. Il fut capitaine au régiment des gardes, quitta le service à cause de sa mauvaise santé, et mourut le 19 mars 170 1. « C’étoit, dit Saint-Simon (tome III, p. 143), un homme fort sage, fort instruit, fort judicieux, qui avoit beaucoup d’amis considérables, quoique fort retiré et grand homme de bien. C’étoit le conseil et l’ami de coeur de son frère.

  1. 7.Mme de Sévigné le croyait peut-être, ou bien elle cherchait à tranquilliser sa fille. La tranchée fut ouverte dans la nuit du 10 au 11 octobre, quatre jours après l’arrivée de Monseigneur. Voyez la lettre de Catinat à Louvois, aux Lettres militaires, tome V, p. 65. (Note de l'édition de 1818.)
  2. 8. Jacques, prince de Galles, né le 20 juin 1688, connu depuis sous le nom du Prétendant. (Note de Perrin, 1754.)
  3. 9. « Voila une grande affaire. » (Édition de 1754.)
  4. 10 On eut voir dans l'Histoire de l'Angleterre de Macaulay (tome II!, p. 263 et suivantes de l’édition de Leipzig in-18), les noms des personnages de divers partis, anciens royalistes, tories, whigs, qui, coalisés contre le roi Jacques, s’étaient réunis à la Haye, auprès du prince d’Orange.
  5. 11. Le Roi était mécontent de la participation du pape à la ligue d’Augsbourg et de sa conduite dans l’affaire de Cologne. Dangeau dit dans son Journal, à la date du 3 octobre : «  M. de la Trousse est entré dans Avignon, sans que la garnison ait fait aucune résistance ; le vice-légat s’est retiré. » Voyez la Notice,- p. 278. La Trousse, comme nous l’avons dit, avait un commandement en Languedoc : voyez la lettre du 17 décembre suivant, et le Journal de Dangeau, au 29 octobre 1686. Tout ce qui suit, jusqu’à « Adieu, mon aimable enfant » se lit seulement dans l’édition de 1754.