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ne paroît-il pas jusques ici qu’il nous en veuille. Le Roi n’attaqueroit pas Philisbourg si le prince d’Orange se pouvoit encore joindre contre nous au duc de Saxe et au marquis de Brandebourg[1] .

Il n’y a point d’accommodement à espérer avec le pape. Il ne veut entendre à aucune proposition, à moins qu’on n’abandonne la régale, les franchises et Furstemberg[2]

1067]. DE MADAME DE SÉVIGNÉ A ANGEBAUT[3]


A Paris, le 2è octobre 1688.

JE viens d’écrire, Monsieur, à la femme de la Sarge, qui me promet deux mille francs entre ci et Noël, mais c’est à condition que nous ferons nos diligences. Je lui mande qu’elle sorte des mains de Poulard les papiers qui

  1. 10. Jean-George III, électeur de Saxe de 1680 à 1691, et Frédéric III, électeur de Brandebourg depuis le mois d’avril précédent, premier roi de Prusse en 1701, mort en 1713. Les deux États avaient, dès 1686, adhéré à la ligue. Cologne était occupée par trois mille hommes de troupes de Brandebourg (Histoire de France, par M. Henri Martin, tome XIV, p. 88). A la fin du mois suivant (le 30 octobre), Dangeau rapporte dans son Journal que sur les plaintes du margrave de Hesse, les électeurs de Brandebourg et de Saxe et les princes de Brunswick se sont tous rassemblés à Magdebourg, où ils ont résolu de joindre leurs forces ensemble pour défendre leurs États. Ils ont choisi M. de Hanovre pour leur général. L’électeur de Brandebourg doit fournir dix-huit mille hommes, l’électeur de Saxe douze mille, et la maison de Brunswick huit mille. Mais il faut que les Hollandais leur fournissent de l’argent pour faire marcher ces troupes. »
  2. 11. Sur la régale, voyez la note 40 de la lettre du 17 juillet 1680, tome VI, p. 535 sur les franchises, la lettre du dernier de mai 1687, ci-dessus, p. 54, et sur Furstenberg, p. 187. Tout cet alinéa a été biffé dans le manuscrit et manque dans l’édition de 1697.
  3. LETTRE 1067 (revue sur une copie de l'autographe). 1. Voyez plus haut, p.42, note 1