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pour les procès c’est Dieu merci tout le contraire ; ne me faites donc plus l’injustice de ne pas compter au nombre de mes perfections celle d’entendre la procédure à merveilles. Mais, Monsieur, dans le temps que j’espère jouir du repos que ma capacité m’a acquis, un bruit de guerre[1] m’épouvante. J’ai un fils qui s’avise d’avoir dix-sept ans : on dit que c’est le bel âge, non pas pour plaider[2]

mais pour aller à la guerre ; et c’est ce qui m’oblige de souhaiter qu’il fût plus vieux pour soutenir les fatigues, ou plus jeune pour n’y être pas exposé. Mais c’est un mal à quoi il n’y a point de remède.

Au milieu du trouble comme du repos, je suis très-sensible à toutes les marques de votre estime et de votre amitié; je vous en demande la continuation, et je vous assure que je vous aime et que je vous honore fort.

1061 DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET DE CORBINEllI AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

Dans le même paquet où étoit cette lettre, j’y trouvai encore celle-ci de Mme de Sévigné.

A Paris, ce 26e août 1688.

DE MADAME DE SÉVIGNÉ.

Vous verrez, mon cher cousin, par une grande lettre que je vous ai écrite, et que j’ai donnée à Mme de Montataire pour vous faire tenir, que je n’ai point manqué

  1. 2. Voyez la lettre suivante, p. 177.
  2. 3. Allusion au mot de Chicaneau, dans les Plaideurs (acte I,scène VII) Comment ? C’est le bel âge Pour plaider.