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cédé soit celui de l’homme du monde que l'on choisirait le plus pour remettre la paix dans les familles, et pour apprendre aux gens de qualité comme ils doivent vivre l’un avec l’autre. Il parla du mémoire par lequel on vous refusoit un arbitre, et dit qu’assurément il ne l’avoit pas vu, que c’étoit un style de hauteur de Mme d’Uzès[1], comme si elle étoit princesse du sang, et vous un marchand de la rue Saint-Denis; et dit qu’il vous avoit prié de le laisser répondre à ce mémoire, et qu’assurément il y auroit répondu en prince du sang aussi; mais que vous lui aviez dit qu’il falloit se montrer le plus sage et le plus chrétien, et que vous aviez voulu tout finir en payant. Il parla de la ridicule conduite de sa nièce, de vous quitter sous prétexte, ou qu’elle est maltraitée, ou chassée; que bien des témoins savent le contraire, et qu’il faut que Mlle d’Alerac ait le plus mauvais cœur, et soit la plus ingrate créature du monde, pour oublier les obligations qu’elle m’a. Quant à la donation, qui fut encore un grand chapitre. M- de Montausier lui dit •. « Est-il vrai, Monsieur, que vous vous vantez de l’avoir fait faire? » Le chevalier, lui dit qu’il n’avoit pas accoutumé de se vanter de beaucoup de choses[2]. mais qu’il se vanteroit de celle-là, s’il l’avoit faite; que ce qui l’en empêche, c’est qu’il n’y a de part que de l’avoir reçue en l’absence de M. de Grignan. Il[3] Il répéta fort que c'était le bien de sa mère[4], que l’on avoit coupé la gorge à sa

  1. 7 Fille. comme on se le rappelle, du duc de Montausier, et autrefois appelée Mme de Crussol. Voyez tome II, p. 146, note
  2. 8 Il y a chose au singulier dans l’autographe
  3. l9 Dans l’édition de 1832 : répéta fort que c'était le bien de la mère de Melle d'Alérac ” six lignes plis loin : “ les donner ” pour “ le donner ” et “ peut-être Melle d'Alérac n'en aura- t-elle que, etc.
  4. 10. Angêlique-Clarice d’Angeunes. Voyez !a Notice, p. l06.