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ils croiroient aviser les nerfs d’un désordre à quoi ils ne pensent pas ; en un mot, ils sont d’une prudence et d’une conduite qui attirent la confiance, par être les premiers à improuver leurs remèdes quand ils ne contiennent pas. Vous dites que j’écris à tout le monde je n’écris qu’à vous, ma chère bonne ; car je n’appellerai point écrire, deux billets à Mme de la Fayette, et quatre lignes en réponse à Mme de Côulanges. Il faut à cette heure parler du beau temps il est enchanté ; c’est encore vous qui l’avez fait de vos propres mains ; il fait un chaud qui fait croire que nous sommes au cœur de l’été ; ces beaux jours vous feront aimer notre pauvre Livry j’espère que vous y êtes cette pensée me fait plaisir. Si vous vouliez m’y attendre, et m’envoyer seulement votre carrosse, j’irois dans un moment vous y trouver. Si vous vouliez venir me prendre à Paris, voilà encore un autre parti. Vous pourriez aussi ne venir qu’entre Paris et Essonne. Enfin, songez que tout ce qui vous fatigue le moins me consoleroit de ne pas vous embrasser sitôt mais si absolument vous voulez pousser jusqu’à Essonne, épargnez-vous au moins de faire quatorze lieues en un jour ; allez coucher le samedi à Savigny [1] et le dimanche, sans vous presser, venez dîner avec nous à Essonne. Mme de Chaulnes me prie de vous faire mille compliments : ce sont de véritables amitiés, puisqu’elle ne songe qu’à vous rendre un bon compte de ma pauvre personne. Nous avons eu mille relations de Bretagne, qui nous ont diverties ; mais notre vrai plaisir, c’est de penser que nous partons lundi, après avoir observé toutes les longues et les brèves du cérémonial de Bourbon.

  1. 3. Voyez plus haut,page 97, note 5.