Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/532

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1686

* 1002. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À D’HERIGOYEN.

À Livry, samedi 9e novembre 1686.

Je suis à trois lieues de Paris ; c’est ce qui m’empêche de vous envoyer le billet que vous me demandez, et qu’il est juste que je vous donne ; ce sera pour le premier ordinaire. J’ai envoyé d’ici demander à M. Charpantier s’il vouloit bien prendre en payement la somme que vous avez mise entre les mains de M. Paulus, pour lui faire tenir ; il m’a mandé que oui, et qu’il se tiendroit pour payé. Voilà, Monsieur d’Herigoyen, ce que je souhaitois. Mandez-moi combien le change vous a coûté. La Jarie me faisoit tenir toujours mon argent par les banquiers ; mais il ne lui coûtoit point un pour cent. Vous êtes très-ponctuel à vos promesses ; j’aime fort cette conduite, et suis persuadée que nous nous accommoderons fort bien ensemble. Je vous enverrai mon billet mercredi[1].

Je ne veux point croire que vous perdiez cette année dans la ferme du Buron : il vous peut arriver des casuels qui vous récompenseront au double. Je le souhaite, et

  1. Lettre 1002 (revue sur l’autographe). — 1. Voici une quittance postérieure de dix jours à ce billet qui devait être envoyé le mercredi (13). Nous la reproduisons d’après l’original, écrit en entier de la main de Mme de Sévigné. « J’ai reçu du sieur d’Herigoyen la somme de deux mille livres, par avance sur le bail que nous avons passé ensemble de la terre du Buron, à quatre mille francs par an, commençant à la Toussaint dernière 1686, par une lettre de change sur M. Charpantier, du 19e novembre de cette même année 1686 ; et cette présente quittance ne faisant qu’une même avec toutes les lettres que je lui ai écrites sur ce sujet.

    « Fait à Paris, ce 23e novembre 1686.

    « M. de Rabutin Chantal. »