1676 êtes la plus jolie femme de France ; vous ne perdez rien avec nous. Corbinelli a été ici deux jours ; il est recouru pour voir le grand maître, qui est revenu d’Alby[1]. Il me paroît que Vardes se passe bien de Corbinelli ; mais il est fort aise qu’il soit ici son résident. C’est lui qui maintient l’union entre Mme de Nicolaï[2]et son gendre. C’est lui qui gouverne tous les desseins qu’on a pour la petite[3] : tout a relation et se mène par Corbinelli ; il dépense très-peu à Vardes, car il est honnête, philosophe et discret. D’un autre côté, Corbinelli aime mieux être ici, à cause de ses infirmités, qu’en Languedoc ; et il me semble que voilà ce qui cause le grand séjour qu’il fait à Paris.
La vision de Mme de Soubise a passé plus vite qu’un éclair ; tout est raccommodé. Quanto l’autre jour, au jeu, avoit la tête toute appuyée familièrement sur l’épaule de son ami ; on crut que cette affectation étoit pour dire : « Je suis mieux que jamais. » Mme de Maintenon est revenue de chez elle : sa faveur est extrême. On dit que M. de Luxembourg a voulu achever l’oraison funèbre de M. de Turenne par sa conduite[4]. On loue à bride abattue M. de Schomberg, et on lui fait crédit d’une victoire en cas qu’il eût combattu, et cela fait
- ↑ Son grand-oncle l’évêque venait de mourir. Voyez la lettre du 31 juillet précédent, tome IV, p. 556.
- ↑ 15. Marie Amelot, morte en 1683, veuve du premier président de la Chambre des comptes, Antoine Nicolaï. Sa fille avait épousé le marquis de Vardes, et était morte en 1661.
- ↑ 16. Marie-Elisabeth du Bec, mariée en 1678 à Louis de Rohan Chabot, duc de Rohan. (Note de Perrin.)
- ↑ 17. Voyez la Correspondance de Bussy, tome III, p. 179 et 180. — Dans la seconde édition de Perrin (cette lettre manque dans la première), cette phrase est ainsi conçue : « On dit que M. de Luxembourg a voulu, par sa conduite, ajouter un dernier trait à l’éloge funèbre de M. de Turenne. »