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du comte de brancas.

Je ne puis être à Livry sans m’y ressouvenir de Mlle  de Sévigné, ni sans songer que si j’ai travaillé à rendre M. de Grignan heureux, ç’a bien été à mes dépens, puisque je partage aussi vivement que personne tout ce qu’il en coûte pour une aussi longue absence que la vôtre. Mme  de Coulanges voudroit bien nous faire entendre qu’il y a des personnes qui devroient encore plus vous regretter ; mais sans entrer dans tout ce qu’elle veut dire, je me contente de vous assurer que vous devez hâter votre retour, si vous aimez Madame votre mère, qui ne songera point à sa santé que vous n’ayez mis son cœur en repos. J’ai reçu avec bien de la joie et du respect les compliments que vous m’avez faits sur la couche de ma fille[1]. Croyez, Madame, qu’on ne peut vous honorer plus tendrement que je fais.


de madame de sévigné.

Je crains bien que Mme  de Coulanges n’aille à Lyon plus tôt qu’elle ne voudroit ; sa mère se meurt[2]. Je vous demanderai dans quelque temps de quelle manière vous faites votre plan pour venir à Lyon, et de là à Paris. Vous savez ce que vous trouverez à Briare.

Vous faites très-bien de ne vous plus inquiéter, ni pour Maestricht, ni pour Philisbourg : vous admirerez bien comme tout est allé à souhait. J’ai grand regret à la bile que j’ai faite, pensant qu’on devoit se battre. Tous vos sentiments sont dignes d’une Romaine ; vous

  1. 12. La princesse d’Harcourt. Voyez la lettre des 11 et 12 août précédents, p.15.
  2. 13. Mme  du Gué Bagnols, intendante de Lyon.