qui fait faire encore à bien des officiers un voyage en Allemagne ?
Mais que dites-vous de notre pauvre Corbinelli ? Sa destinée le force à soutenir un procès par pure générosité pour une de ses parentes[1]. Sa philosophie en est entièrement dérangée ; il est dans une agitation perpétuelle ; il y dépense le peu d’argent qu’il avoit ; il y épuise sa santé et sa poitrine ; enfin c’est un malheur pour lui, dont tous ses amis sont au désespoir.
Que dites-vous, ma chère nièce, de l’entêtement de ce pauvre garçon ? Ne m’aimez-vous pas toujours ? En vérité, je l’espère, et je le souhaite ardemment[2]. Je vous en dis autant, Monsieur le Comte, et je vous assure que je ne perds nulle occasion de parler dignement de vous. Plût à Dieu que ce fût utilement ! Je vous embrasse tous deux.
1679
* 717. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE GUITAUT.
Ma fille commence à ne plus parler que d’aller à Époisse en allant à Grignan ; mais comme sa santé n’est point encore en état d’envisager un si grand voyage, j’espère que M. de Grignan, n’ayant rien à faire en Provence, la cour étant ici, aimant fort tendrement Madame sa femme, ne se pressera point de partir, et lui laissera achever paisiblement des eaux de votre bonne