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1676seriez des saints ; mais vous ne voulez pas ; et voilà cette volonté dont saint Augustin parle si bien dans ses Confessions[1]. J’admire où l’envie de causer m’a conduite. Ma très-chère, embrassez-moi, car je ne puis vous embrasser[2].

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512. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN
À MADAME DE SÉVIGNÉ[3].

Aussitôt que j’eus reçu cette lettre (n° 509, p. 371), j’écrivis celle-ci à Mme de Sévigné.

À Bussy, ce 9e mars 1676.

Cela est bien vrai, qu’il ne faut pas condamner les gens sur les apparences : depuis trois mois je vous ai écrit trois lettres[4], Madame, et ne recevant aucune réponse, j’étois tout prêt à me plaindre de vous, quand j’ai appris que vous aviez failli à mourir. Sur cela j’ai bien changé de ton, et au lieu des reproches que je vous préparois, je n’ai eu que de la tendresse et de la joie de vous savoir hors d’intrigue.

  1. Voyez dans les Confessions de saint Augustin, entre autres passages où il est parlé de la volonté, les chapitres ix et x du livre VIII.
  2. Cette dernière phrase n’est que dans l’édition de 1734. Elle y est suivie du premier paragraphe de notre lettre 498. Voyez p. 349, note 1.
  3. Lettre 512. — Cette lettre ne se trouve pas dans le manuscrit de l’Institut.
  4. Voyez les lettres du 26 décembre et des 3 et g janvier précédents, p. 300, 315 et 328.