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1675
M. de la Rochefoucauld m’a fort priée de vous assurer de son service ; Mme de la Fayette vous embrasse. Nous craignons bien que vous n’ayez tout du long Madame la Grande-Duchesse[1]. On lui prépare ici une prison à Montmartre, dont elle seroit effrayée, si elle n’espéroit point de la faire changer ; c’est à quoi elle sera attrapée : ils sont ravis en Toscane d’en être défaits. Mme de Sully est partie : Paris devient fort désert ; je voudrois déjà en être dehors. Je dînai hier avec le Coadjuteur chez Monsieur le Cardinal ; je le chargeai de vous faire l’histoire ecclésiastique[2]. Monsieur Joli[3] prêcha à l’ouverture[4] ; mais comme il ne se servit que d’une vieille évangile[5] et qu’il
- ↑ 5. Marguerite-Louise d’Orléans, fille de Gaston, duc d’Orléans, et de Marguerite de Lorraine, sa seconde femme. Elle avait été mariée le 19 avril 1661 à Côme III de Médicis, grand-duc de Toscane en 1670 ; elle mourut à Paris, deux ans avant Côme III, le 17 septembre 1721, à l’âge de soixante-dix-sept ans. Voyez la lettre du 3 juillet suivant. « Madame la Grande-Duchesse avoit été fort belle, et très-bien faite et grande : on le voyoit bien encore ; bonne et peu d’esprit, mais arrêtée en son sens sans pouvoir être persuadée… Elle vécut fort mal avec le Grand-Duc, dont la patience et les soins pour la ramener furent continuels… Après avoir eu ces enfants (un aîné mort longtemps avant son père ; Jean-Gaston, le dernier des Médicis ; et l’électrice Palatine), la Grande-Duchesse redoubla d’humeur exprès, et de conduite étrange en Italie, avec tant d’éclat que le Roi y mit la main par ses envoyés (entre autres par l’évêque de Marseille en 1673)… Elle en fit tant que le Grand-Duc consentit enfin à son retour en France, mais sous des conditions qui lui donnèrent plus de contrainte qu’elle n’en auroit eu à Florence… » (Saint-Simon, tome XVIII, p. 186, 187.) Voyez aussi les Mémoires de Mademoiselle, tomes III, p. 507 et suivantes ; IV, p. 348 et suivantes, 520 et suivantes.
- ↑ 6. C’est-à-dire l’histoire de l’assemblée du clergé de France.
- ↑ 7. Evêque d’Agen.
- ↑ 8. L’ouverture solennelle de l’assemblée se fit le 7 juin, à Saint-Germain, par la messe du Saint-Esprit. Après une séance préparatoire, tenue à l’archevêché de Paris le 25 mai, le clergé était allé siéger le 29 à Saint-Germain, dans la salle du château neuf.
- ↑ 9. Tel est le texte de notre copie et de l’édition de Rouen (1726). Le Dictionnaire de l’Académie de 1694 dit que le mot est masculin et