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On nous assure que Huy est pris du 5 au 6e, sans que personne ait été tué[1]. La Reine alla hier faire collation à Trianon ; elle descendit à l’église, puis à Clagny, où elle prit Mme de Montespan dans son carrosse, et la mena à Trianon avec elle.


1675

407. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, vendredi 14e juin.

C’est au lieu d’aller dans votre chambre, ma bonne, que je vous entretiens. Quand je suis assez malheureuse de ne vous avoir plus, ma consolation toute naturelle, c’est de vous écrire, de recevoir de vos lettres, de parler de vous, et de faire quelques pas pour vos affaires. Je passai hier l’après-dînée avec notre cardinal : vous ne sauriez jamais deviner de quoi nous parlons quand nous sommes ensemble. Je recommence toujours à vous dire que vous ne pouvez trop l’aimer, et que je vous trouve heureuse d’avoir renouvelé si solidement toute l’inclination et la tendresse naturelle qu’il avoit déjà pour vous[2].

Mandez-moi comme vous vous portez de l’air de Gri-

    resté quatre jours sans agir, voyant que Turenne, bien loin d’être surpris de son approche, se mettait en devoir de marcher au-devant de lui, il repassa le fleuve au même endroit et sur le même pont. Voyez la Gazette du 15 juin. — L’armée française passa le Rhin à son tour, le 7 et le 8 juin, au moyen de six ponts jetés sur le fleuve à quatre lieues au-dessus de Strasbourg. Voyez la Gazette du 22 juin.

  1. 13. Voyez la note 12 de la lettre 404.
  2. LETTRE 407 (revue en partie sur une ancienne copie). — 1. Cette phrase a été omise dans les éditions de 1726 et de 1734 ; elle ne se trouve que dans l’édition de 1754.