vez que j’ai d’autres vues, et je vous assure que malgré tous les obstacles je retournerai à la cour. Ce n’est pas qu’au pis aller je m’en souciasse beaucoup, car c’est plus pour faire enrager les gens qui me craignent que je fais des pas de ce côté-là, que pour les avantages que j’en attends. J’irai droit au maître par le paladin, et par d’autres, car j’ai plusieurs chemins, et quand tout cela[1] me manqueroit, le temps, si je vis, ne me manquera pas.
Nous attendons M. de Coligny à tous moments pour transiger.
J’ai écrit à Mme de Montglas sur la mort de son mari.
Je vous plains fort, ma chère cousine, dans la séparation de notre Comtesse.
1675
401. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.
Quel jour, ma fille, que celui qui ouvre l’absence ! Comment vous a-t-il paru ? Pour moi, je l’ai senti avec toute l’amertume et toute la douleur que j’avois imaginées, et que j’avois appréhendées depuis si longtemps. Quel moment que celui où nous nous séparâmes ! quel adieu ! et quelle tristesse d’aller chacune de son côté, quand on se trouve si bien ensemble ! Je ne veux point vous en parler davantage, ni célébrer, comme vous dites, toutes les pensées qui me pressent le cœur : je veux me représenter votre courage, et tout ce que vous m’avez dit sur ce sujet, qui fait que je vous admire. Il me parut
- ↑ 3. Dans notre copie, Bussy avait d’abord écrit : « quand tout me manqueroit ; » il a ajouté : « cela » au-dessus de la ligne.