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reçue de Son Éminence ; c’est sur cela que je ne serois pas indifférent, et sur votre tendresse, Madame : il me faut l’une et l’autre pour que je ne sois pas tout à fait malheureux.

à madame de grignan.

Il faut que je sache, non pas de quel bois vous vous chauffez, Madame, mais de quelle encre vous écrivez. Si vous n’en pouvez trouver d’autre que de celle dont vous vous servîtes l’année passée, souvenez-vous de m’écrire sur du papier noir ; car enfin, je veux lire ce que vous m’écrivez. Je n’y trouve qu’un inconvénient, c’est que le commis de la poste, qui n’aura pas assurément de même encre que vous (cela se trouvant rarement), jettera votre lettre au feu, n’y pouvant mettre de port. Badinerie à part, Madame, je serai fort aise de savoir de vos nouvelles par vous-même, et surtout que vous ne retournerez de trois ans en Provence ; car sans m’informer de ce que vous aimez le mieux, je souhaite de vous retrouver à Paris, et je prends un terme un peu long pour n’y pas manquer.


1675

391. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET DE MADAME DE GRIGNAN AU COMTE DE BUSSY RABUTIN, ET DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADEMOISELLE DE BUSSY.

Quinze jours après que j’eus écrit ces lettres, je reçus celle-ci de Mme de Sévigné.
À Paris, ce 20e janvier 1675[1].
de madame de sévigné à bussy.

Et quand j’aurois cru que vous m’auriez écrit parce que vous auriez voulu me dire quelque chose pour vos

  1. Lettre 391. — 1. Cette lettre, qui est datée du 20 janvier dans